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mardi 25 octobre 2011

lundi 18 juillet 2011

Leçon n°3



                                                                                                                    ©Judel

jeudi 7 juillet 2011

Ligne 9


 Jeudi matin. 9H22. Miromesnil. Rude montée dans un wagon bondé qui s’offre à tous, au prix de quelques efforts. Bras, jambes, corps, têtes, sacs, poussettes, journaux, cafés s’emmêlent, s’enchevêtrent, s’enlacent. L’espace est une denrée rare qui les soude, les saoule, maussades.

9h24. Saint Philippe du Roule, ce n’est pas le terminus, tout le monde descend. De l’air, enfin. Soulagement. A droite, une femme, enceinte, appuyée sur un strapontin. A côté d’elle, une jeune fille, aux cheveux penchés sur son téléphone. Un homme s’égare dans ses pensées, dans son vague souvenir de rêve, dans sa bulle, dans son livre. Dans son livre, oui, c’est cela. La délicatesse. Quel titre intéressant.  Opaque, mais subtil. Et ces personnages… Nathalie, François. Drôles de prénoms pour un roman actuel. Désuets, mais classiques. Tout le monde connaît une Nathalie et un François. Ou peut être pas.

9h26. Foenkinos a beau attirer toute son attention, il perçoit du coin de l’œil un éclat blanc entre ses deux camarades de voyage. Illusion d’optique ? Flash lumineux ? Reflet hasardeux ? Non, ce scintillement est bien réel. Impunément propulsé, il le voit. Plié en trois morceaux. Un billet, de quelques dollars. Sorti de nulle part, il vole, tombe, inexorablement. Glisse le long des jambes inconnues, aguicheur. Caresse les cotons et les cuirs des souliers. Et termine sa chute au sol, las, impuissant, seul, inconsidéré. La ligne 9 défile sous leurs pieds.

9h30. Alma Marceau. Il ne parvient plus à se concentrer sur sa délicatesse. Mais qu’en ferait-il, après tout, de ces quelques sous ? Nathalie et François se rencontrent. Il les rangerait dans son portefeuille. Ils se marient. Peut être les donnerait-il à quelqu’un dans le besoin. Ils apprennent à découvrir la vie conjugale, les rires, l’ennui, la fidélité. Mais comment savoir qui en a le plus besoin ? Nathalie reçoit un coup de fil. Quel coup du sort.

9h32. Iéna, Trocadéro. Annonce mécanique d’« un colis piégé ». Un strapontin déplié. Un bâillement. Un étirement. C’est tout de même fou que personne ne prête attention à ce bout de papier.
9h34. Rue de la Pompe, dans l’indifférence générale.
9h36. La Muette devrait s’appeler l’Immobile.
9h37. Ranelagh. Vague râle, pâle rame. En route pour le vain air… Loin, derrière, la peine du billet vert.




Crédit photo : Michael McQueen / Getty Images

mercredi 22 juin 2011

mardi 21 juin 2011

mardi 3 mai 2011

jeudi 23 décembre 2010

La raison pour laquelle on n'a VRAIMENT jamais rien à se mettre

(et accessoirement pourquoi on est toujours en retard)










jeudi 2 septembre 2010

La poule, l'oeuf et le neuf

2 septembre. Que nenni chers amis, ce n'est pas la fin de l'été. C'est juste une nouvelle ère.

Ouais ouais hein, "be positive". "Positive attitude". Wouhou.

Allez, allez, mes petits oiseaux, devenez adeptes de la méthode coué : "c'est tooooop septembre !". C'est vrai quoi, il se passe plein de nouveaux trucs : le retour de nos collègues préférés (ouais hein, parce que ceux qu'on n'aime pas, on a l'impression qu'ils partent jamais en vacances), la rentrée littéraire, la reprise médiatique (je dis oui à Direct Matin et aux sujets de conversation tout trouvés : "t'es pour ou contre le Quick Halal toi ?"), la sortie des films primés à Cannes, la nouvelle miss météo de Canal+, la collection camel de chez Zara, les nouveaux tickets resto, la reprise médiatique, la sortie de Nova Tunes 2.2, du DVD de Tout ce qui brille, les présentateurs télé tout bronzés, les développements des photos de vacances, la reprise médiatique.

Oui, vous avez bien lu, j'ai mis 3 fois "la reprise médiatique".
C'est loin d'être une erreur.
C'est juste que cette année, hé ba ils y vont pas de main molle les journaleux.

Ce qui est bien avec l'été, hormis le soleil, la mer, la fête, les jupes, les terrasses, les pique-niques, les mojitos (...gloups j'arrête...), c'est que les journalistes titulaires sont en vacances et que le règne des stagiaires / pigistes / CDD est arrivé !
Du coup, on est tranquilles pendant 1 bon mois, voire dans certains cas, 8 semaines.
Qu'on a droit à un peu de fraîcheur (aaaah les cahiers de Libé, le ELLE été, les dossiers du Courrier !). A de l'insolite. Et tout ça, ça fait quand même vachement de bien.

Donc le retour de vacances des journalistes, il devrait être MORTEL, parce qu'ils devraient avoir une pêche d'enfer pour rapporter de l'info, encore de l'info, et la meilleure qui soit.

Eh bien, mes amis, c'est loin d'être le cas.
J'ai l'impression qu'entre le mois de juin et aujourd'hui, on est toujours sur les mêmes vieux fonds de tiroir. Bettencourt ? On a compris qu'elle était sénile. Woerth ? Qu'il n'avait pas de face. Les Bleus ? Qu'ils ne voyaient pas la vie en rose, même avec Zizou. La crise ? Qu'elle était encore là. Enfin, vous avez compris l'idée.

Alors, triple zut, il est temps d'innover les loulous !
Je sais pas moi, prenez exemple sur ceux qui y arrivent... Prenez les politiques tiens. Même si le résultat est plus que vaseux, EUX, ils font dans la totale innovation.
EUX au moins, ils mettent du cœur à l'ouvrage dans la nouveauté.

Car oui, là on a du neuf, du dix, du onze, même si c'est pour avoir tout plein d'idées pour pourrir la vie de tout plein de pauvres gens.
Destitution de nationalité, départ à la retraite des séniles, j'en passe et des meilleures.
Le cas des Roms est tout de même, je trouve, le meilleur exemple.
Ca, c'est du nouveau ! On prend des gens qui avaient rien à voir dans l'histoire et VLAN!, on les affuble de tous les maux possibles : "Voleurs, menteurs, déliquants". Ils intègrent même les nouvelles technologies dans leur stratégie de nouveauté. Je pense bien sûr à Hervé Morin et ses petits SMS humoristiques.

(a fortiori, je me dis que c'est pas possible, qu'ils ont dû se faire des meetings estivaux pour avoir autant d'idées... )

Malgré tout ça, quand même, THE point positif de la rentrée, c'est qu'on a le droit de râler... et de se demander si c'est l'actualité qui fait la nouveauté, ou l'inverse.

A bon entendeur,
Salut.

vendredi 4 juin 2010

Copies Conformes

Chers amis,

Ces quatre longs mois d'absence m'ont fait prendre conscience de plusieurs choses.
- Tout d'abord, tenir un blog, c'est un engagement envers les autres... mais aussi envers soi-même.
- C'est aussi être à l'affut de la moindre aspérité de notre environnement (pour ça, pas de souci, y'a pas plus ouverts que mes yeux)... et avoir envie d'en parler (ça par contre c'est moins dit)
- C'est aussi un constat : celui que je compte mal (ça fait pas vraiment 4 mois que j'ai posté mon premier et dernier message...).

Bref, tout ça pour dire que j'ai décidé d'y remédier.

Je vous explique tout.
Je suis contrainte, en effet, depuis peu, de passer minimum 10 heures par semaine dans le métro, et ai décidé d'optimiser ce temps. "Super, elle va en profiter pour se cultiver un peu", me direz-vous... Que nenni mes amis !! En tant que blogueuse acharnée et totalement dévouée à la cause des autres, je me suis lancée dans une investigation à toute épreuve : le repérage de ce que j'appelle les "Copies Conformes".
Non, vous ne rêvez pas, Abbas Kiarostami a bel et bien renommé son film après avoir vu l'album photo éponyme sur mon Facebook.

Copies conformes, donc, kezako ?
C'est ça :



ou ça :



ou bien ça :



ou enfin ça :




On peut se demander quel phénomène a mystérieusement plongé ces gens dans un mimétisme extrême.

Parmi eux, certains se connaissaient déjà (les fifilles aux sabots et les Justin Bieber aux Blackberry). En ce qui les concerne, je me dis que ça doit être un reste de l'adolescence (comme quand j'appelais ma copine Charlotte le soir pour qu'on se cale sur nos tenues du lendemain). Ajoutons à cela le besoin d'appartenance (aaaah, la fameuse pyramide de Maslow...), et un soupçon de socio-style. On obtient ce résultat, joli pour les yeux, drôle pour le quidam, mais assez triste quand on y réfléchit...
Suffit-il de vivre pour dire que nous existons ? Ou avons-nous besoin des autres pour ce faire... ?
Et si nous avons besoin des autres, faut-il leur ressembler pour qu'il y ait entente, tant le sur plan moral que physique ?

Je me demande surtout, pour ceux qui ne se connaissent pas (les gugus à lunettes et les jeans-baskets), par quel phénomène merveilleux ces gens ont pris le métro au même moment, dans le même wagon, se sont assis côte à côte, en adoptant la même posture et surtout, surtout, en s'étant affublé d'un accoutrement quasi-similaire ?
Peut être l'âme soeur existe t-elle... ou peut être avons-nous, nous aussi, un double qui nous attend, dans un recoin de la ligne 9...

mardi 13 octobre 2009

Morosité Ellistique


Chers tous,

Je tiens à ce que ce premier post soulève une question de tout premier ordre.
Je tiens à savoir ce qui se passe à la rédaction du magazine ELLE depuis le mois d'Août.

Abonnée depuis une douzaine de mois (oui bon, depuis un an) à l'hebdomadaire réputé comme chacun le sait pour ses articles de fond et la diversité des sujets abordés, je ne peux que constater, à mon grand regret, l'installation progressive d'une morosité certaine. "Mais de QUOI parles-tu ENCORE Justine ?" me direz certains d'entre vous...

Eh bien je parle de cela :


et de cela :


de cela aussi :
ou encore de cela :




Vous voyez bien que je suis en mesure de demander des explications : pourquoi c'est tout gris ? tout triste ?
Trois hypothèses me viennent spontanément à l'esprit.
Tout ceci serait la conséquence :
1. D'une rupture de Coca-Cola Zéro au distributeur Sélecta ;
2. D'un changement de stagiaire au pôle "Maquette" ;
3. D'une pénurie de couleurs chez les imprimeurs ;

Trop c'est trop, laissez-moi crier un chouillaaaaaaaaaaaahh pour vous dire à quel point nous avons besoin de couleurs ! de femmes en jean & T-shirt ! de mains hors des poches ! de sourires !!!!

Toutefois, je le concède, sémiologiquement parlant, c'est plutôt interessant.
Nous sommes clairement en présence de femmes à la féminité non revendiquée (veste de smocking noires, originellement réservées aux hommes + jambes plantées dans le sol, pieds écartés à la manière des cow-boys), mais toutefois suggérée (cheveux longs, lachés, aériens + rouge à lèvres + présence de bijoux / ceinture / chaussures à talon).
Elles sont sûres d'elles (regard affirmé, en notre direction + mains posées sur les hanches ou dans les poches + absence de sourire). Ces quatre femmes nous font clairement face ; elles nous défient. En posant seules, le dos et les épaules bien droits, on pourrait presque les entendre nous dire "Et alors ? Ca vous étonne ?", à la manière de Nicole Kidman qui boit cul-sec un Schweppes dans la dernière publicité de Fred et Farid (sérieusement, vous vous attendiez à quoi?).

Mon magazine favori est-il en train de nous montrer la nouvelle femme ELLE, celle qui malgré la crise, la grippe A, la nucléarisation iranienne et la mort de Patrick Swayze, tient bon et ne flanche jamais ? Une femme sans frou-frou, sans aspérités, mais à l'aura indéniable ? Une femme qui n'a besoin de personne, qui reste sûre d'elle dans un monde gris, triste, et qui devient presque effrayante tant son visage est figé ?

Je préfère me dire que non... et que le distributeur Sélecta sera réparé la semaine prochaine.